Le Journal du Diois et de la Drôme est un journal à publication hebdomadaire. Son siège est situé à Die (Drôme), rue de la Citadelle.

 

Chaque semaine, le journal informe sur l'actualité du chef lieu d'arrondissement de Die et du canton le Diois. 

 

Sa parution est le vendredi.

 

Une longue histoire d'information de proximité

 

Sous sa dénomination actuelle, le Journal du Diois et de la Drôme est né le 29 novembre 1947 mais son histoire est plus ancienne, elle est liée à l'installation d'une imprimerie sur Die après la Révolution. Jusqu'en 2006, les parcours de l'imprimerie et du Journal seront intimement liés.

La famille Chevalier qui s'est installée à la fin du XVIIIe siècle à Die a fondé une imprimerie. Dans ce chef lieu d'arrondissement où l'activité judiciaire était importante, elle a commencé par éditer de façon irrégulière à partir de 1832 des “affiches, annonces judiciaires et avis divers de la ville et de l’arrondissement de Die”. Prenant de l’ampleur, celles-ci donneront naissance au Journal de Die en 1851.

 

C'est Jules Chevalier (1808-1886), le petit-fils des premiers imprimeurs Diois Jean Roch et Marie-Gabrielle Perrier qui a fondé le Journal de Die et de l'arrondissement le 19 janvier 1851. 

 

L'hebdomadaire se définit alors comme une « feuille agricole, commerciale et littéraire ». La famille Chevalier n’a pas voulu fonder un journal politique, mais préférait ouvrir ses colonnes « aux discussions scientifiques ayant un but d’utilité locale et aux annales historiques et statistiques de l’arrondissement ».

Editorial de Jules Chevalier du 26 janvier 1851

Le journal imprimé la veille, paraît le dimanche. Le prix de l’abonnement est de 3 francs par an pour la localité et 4 francs pour le département. Il comporte quatre pages pour un format 30 x 40 cm et sa têtière arbore le blason de la ville de Die. On est abonné « indéfiniment jusqu’à avis contraire » !

 

Dans les premières années, la publication des annonces légales, judiciaires côtoie de longs articles scientifiques sur l’histoire de Die, mais aussi des brèves portant sur des conseils utiles (recettes précieuses pour les agriculteurs, méthode du Docteur Antonin Chevandier). Une rubrique locale est créée relatant les faits marquants de la vie locale, mais aussi des informations nationales et internationales.

 

En 1882, le journal était publié sous la direction d’Émile Chevalier (1835-1899). En 1885, Adrien Chevalier, rédacteur du bureau de presse puis bibliothécaire du Ministère de l'Intérieur à Paris devient un chroniqueur régulier. Il publiera chaque semaine sa célèbre chronique parisienne relatant la vie mondaine parisienne.


La Grande guerre

Le Journal de Die a connu très peu d'interruption de parution durant sa longue existence. Même pendant les deux grands conflits mondiaux, il continue de paraître régulièrement. Les difficultés d'approvisionnement en papier et en encre réduiront son format, sa taille ; et sa parution perdra un peu de sa périodicité pendant ces périodes difficiles ou encore lors des changements de gérance.

 

Pendant la grande guerre, le Journal de Die continue d'informer ses lecteurs sur les faits nationaux comme locaux (conseil municipaux, faits divers, nominations...).

Comme l'ensemble de la presse nationale et locale, il est soumis à la censure. Certaines éditions seront d'ailleurs censurées. Il n'est pas possible à ce moment pour la presse d'évoquer le nombre de morts, la localisation des soldats, de publier des informations étrangères, de favoriser les idées défaitistes et pessimistes visant à porter atteinte au moral des troupes dont le moral doit rester au beau fixe. Le Journal de Die est un journal de "l'arrière" qui suit ces recommandations même s'il arrive au directeur du journal de contourner quelques fois cette censure (publication de décès de soldat). On peut toutefois noter que le Journal se fera un relais important des actions de solidarité dans cette période de guerre (annonce des manifestations de bienfaisance, appel aux dons pour les réfugiés et soldats blessés, lien pour les familles réfugiées à la recherche de leurs proches).

Edition du 27 novembre 1915, exemple d'un Journal de Die censuré par l'autorité administrative. 

Edition du 8 août 2014

En octobre 1919, avec la fin de l'état de siège, le journal retrouve sa liberté de presse.


1920, une page se tourne

En 1920, l’imprimerie change de main avec l’acquisition par la famille Dalmais et Janon. Paulin Philippe-Janon était le père de Marguerite Cayol. En 1926, L’imprimerie Dalmais et Cie devient l’Imprimerie Janon et Allamargeot. Jean Allamargeot est un camarade de captivité de Paulin Janon. Ces derniers donneront un nouvel essor au Journal de Die dont le tirage passe dans les années 30, de 300 à 2000 exemplaires. Le Journal déménage du n° 10 de la rue de l’Armellerie à la rue de la Citadelle (dans les locaux d'un ancien cinéma, locaux que nous continuons d'occuper aujourd'hui).

 

C'est cette même année que le journal retrouve peu à peu sa pagination d'avant guerre.

 

En 1935, l’imprimerie devient Janon et Cayol. Augustin Cayol, le gendre de Paulin en assurera la direction à partir de 1939 jusqu’en 1966, date à laquelle il confie l’entreprise aux mains de son fils Georges, qui lui-même la cédera à sa fille Cécile en 1997.


1944-1947, Diois Libéré et Courrier de la Drôme

 

Pendant la seconde guerre mondiale, le Journal de Die continuera sa publication, se soumettant une fois de plus à la censure. Comme tous les journaux qui ont continué de paraître après l'entrée en application de l'armistice en juin 1940, le Journal de Die publiera, sans zèle, les avis du gouvernement, mais l'essentiel de son information reste locale.

La pénurie de papier contraint à nouveau le journal à réduire son format (un feuillet) et faute de papiers en décembre 1943, aucune édition ne paraît.

Le Journal de Die est édité jusqu'au 3 juin 1944. Le 6 juin, plusieurs typographes ont répondu à l'appel de la Libération et se sont engagés dans la Résistance.

Un exemplaire du Diois libéré (sous la houlette des Résistants communistes) sortira néanmoins de l’imprimerie Cayol, le 8 juillet, puis deux exemplaires (14 et 22 juillet) du Résistant de la Drôme, dirigé par le CDLN (Comité Départemental de Libération de la Drôme). Ces deux journaux ont été réalisés avec l'aide des typographes de l'imprimerie, ainsi que d'autres journaux de En Avant, réunion de l'expression des FPT et FFI, imprimés en septembre 1944. L’imprimerie sera aussi mise à contribution pour imprimer des fausses cartes d’identité et divers documents pour la Résistance.

 

 

Pendant la période de l’occupation de la ville par les Allemands (22 juillet au 7 août 1944), l'imprimerie est mise à sac et fermée.

Néanmoins, une édition spéciale du Journal de Die est imprimée le 5 août 1944 avec un message du maire de Die à ses concitoyens les invitant «  au calme et à la discipline ». Ce sera la dernière publication du Journal de Die qui ne sera plus en mesure de publier de nouvelles éditions ni d'annoncer le départ des Allemands de la ville le 7 août, ni l'arrivée des Américains le 20 août 1944 à Die.

Après l'ordonnance du 30 septembre 1944, le Journal reparaît le 14 octobre 1944 sous un autre titre, le Courrier du Diois et de la Drôme, avec à sa tête une délégation de Résistants communistes sous la direction politique de René Courtin et d'Amédée Combe son rédacteur en chef. L’imprimerie Janon et Cayol continue d'imprimer le journal chaque semaine.

 

René Courtin est entré en résistance en septembre 1940, c'est l'un des responsables de Combat. Il a passé un an et demi à Paris (en clandestinité totale), il fut ministre de l'Economie nationale pendant un mois, du 20 août au 20 septembre dans le gouvernement provisoire du général de Gaulle.


1947, un nouveau nom, le Journal du Diois et de la Drôme

L'hebdomadaire revient dans le giron de la famille Cayol en novembre 1947. C'est à cette époque qu'il acquière son nouveau nom de Journal du Diois et de la Drôme. Sous cette nouvelle formule, le premier numéro paraît le 29 novembre 1947. S’il change de nom, il reprendra néanmoins la têtière de la formule d'avant guerre avec le blason de la ville de Die.

 

Le numéro est en vente au prix de 4 francs (200 F par an pour la Drôme et 250 F pour les autres départements). D’un format 36 x 50 cm, il ne compte qu’un simple feuillet. Le journal paraît le samedi. Peu à peu le journal s’étoffera et publiera même parfois quelques rares illustrations. On retrouve bien sûr des informations sur la vie locale, des annonces diverses.


La révolution de l'offset

 

Avec l’arrivée de l’offset dans l’imprimerie (une vraie révolution technique), le Journal adopte une nouvelle maquette le 9 janvier 1987 et s'offre la couleur en Une. 

 

Désormais c’est le Glandasse qui orne le fronton de la première page du JDD. Le format change aussi et passe au format tabloïd (28 x 40 cm plié) en vogue à ce moment là dans la presse. La pagination s'est étoffée à 8 pages. Très vite il passera à 12 pages, puis définitivement à 16 pages en 1995. Le journal imprimé la veille, paraît le vendredi.

Le numéro 3000 du 9 septembre 2005 comprenait une rétrospective illustrée de plus de 150 ans d'histoire du journal.


Si le journal a évolué ces dernières années dans sa forme (introduction de pages en couleurs en 2005), sur le fond, il n’a pas beaucoup changé suivant la vie locale au gré de son actualité diverse et variée, la vie sportive et associative très riche dans le Diois, la politique, la vie culturelle, les événements importants de la vie régionale, laissant aussi la place à la libre expression de ses lecteurs…

 

Le Journal qui avait suivi l’imprimerie dans l’installation de ses nouveaux locaux avenue de la Clairette en août 2003 revient en centre-ville en septembre 2012 dans ses locaux historiques du quartier Saint-Pierre lorsque l’imprimerie quitte le giron de la famille Cayol.

Il est imprimé en interne sur une presse numérique jet d'encre.

 

Le journal, devenu indépendant de l’imprimerie en 2006, (sous la forme d'une EURL) est toujours dirigé par Cécile Cayol.

 

Acteur témoin de la vie locale depuis 1851, le journal doit sa longévité avant tout à la fidélité de ses lecteurs et de ses annonceurs.

Depuis son nouveau départ en 1947, le Journal n’a cessé d’être un véritable lien de proximité entre les habitants de la région, suivant les évolutions de la société Dioise.